C’était un procès hors norme en juillet dernier. Celui “de traite d’être humains” lors des vendanges 2018 en Champagne. Le couple, à la tête de l’entreprise sous-traitante Rajviti, a été condamné à une peine de trois ans de prison, dont un avec sursis et d’une amende de 100.000 euros.
Le mercredi 1er juillet 2020 s’était ouvert à Reims (Marne) un procès de grande ampleur. Un procès qui a duré trois jours. Six personnes et trois entreprises étaient jugées pour “traite d’être humains, travail dissimulé et conditions d’hébergement indignes.” Il s’agissait de migrants qui ont travaillé comme ouvriers agricoles dans des vignes de la Marne.
Le tribunal correctionnel a rendu son délibéré ce vendredi matin. Lors des vendanges 2018 en Champagne, où plus de 120 vendangeurs avaient été découverts par les gendarmes dans des lieux insalubres. L’affaire a débuté en plein coeur de l’été 2018, au mois d’août. Des enquêteurs du Comité opérationnel départemental anti-fraude (Codaf) de la Marne, découvrent des travailleurs clandestins chez un prestataire viticole d’Oiry, près d’Épernay. “Ils étaient une vingtaine à dormir dans une pièce, sur des matelas au sol. Il n’y avait qu’un seul point d’eau dans la pièce, l’eau de la douche était froide et elles étaient très peu nourries”, nous racontait à l’époque une personne proche du dossier. Certains d’entre eux ne recevaient même aucun salaire. Logés à 15 ou 20 dans une même pièce, sans eau chaude, dormant à même le sol, leurs conditions d’hébergement étaient “indignes”. Six personnes et trois entreprises champenoises étaient poursuivies, dont un couple de Sri-lankais à la tête du sous-traitant Rajviti, accusé de traite.