Le 18 février 2013 la Cour d’Appel de Caen a reconnu comme relevant de la traite des êtres humains le sort réservé à un réfugié cambodgien dans un petit haras de Normandie.
La Cour a alourdi la peine à laquelle avait été condamnée Mme Sandrine Buga, propriétaire d’un petit haras en Normandie. Elle est désormais condamnée à un an de prison avec sursis ( au lieu de six mois lors du jugement du Tribunal de Grande Instance de Lisieux ) et, sur le plan civil, l’infraction de traite des êtres humains a été reconnue comme le CCEM l’avait demandé en vain lors du premier procès à Lisieux. Elle devra verser 12 000 euros de dommages et intérêts.
La victime, M. Sok K., né en 1963 au Cambodge, a fui le régime des Khmers rouges dans les années 1970, après avoir perdu toute se famille. Il a obtenu l’asile politique en France en 1981. Il a été pris en charge par le CCEM en février 2010. M. Sok K. ne sait ni lire ni écrire le français. Il s’exprime avec de très grandes difficultés. Ses problèmes d’élocution se sont encore aggravés après l’extraction récente de toutes ses dents, rendue nécessaire par l’absence de soins dentaires ces dernières années.
De 2004 à 2010, M. Sok K. a vécu une situation dramatique en Normandie à Bieville Quittieville (Calvados). Après avoir aménagé un manoir acheté par Mmes B. et C.pour le transformer en haras, il a été chargé de son entretien. Il y a travaillé douze heures par jour tous les jours sauf le dimanche après midi, mais il doit quand même ce jour là rentrer les chevaux. Logé dans un ancien garage réaménagé, il a l’interdiction d’utiliser le chauffage. Souffrant de douleurs dentaires insupportables, et devant le refus de ses employeurs de le conduire chez un dentiste, il s’est arraché lui même plusieurs dents avec une pince.