Des migrants employés dans l’agroalimentaire sortent du silence. (05/01/2021)

Trois entreprises finistériennes de ramassage de volailles sont soupçonnées d’avoir employé de nombreux sans papiers. Trois d’entre eux ont déposé plainte pour traite d’êtres humains.

Originaires de Côte-d’Ivoire, Fofana Mamadou, Amara Diagabate et Watta Paul Bogui, respectivement âgés de 31, 38 et 40 ans, sont en situation irrégulière sur le territoire français depuis plusieurs années. Ce qui ne les a pas empêchés de travailler pendant plus d’un an, de nuit, dans une société nord-finistérienne spécialisée dans le ramassage de volailles. Liquidée il y a peu, cette dernière employait, selon le constat effectué par l’Inspection du travail, 17 travailleurs sans papiers sur… 23 salariés. Un travail au « gris ». À moitié légal. D’un côté, un contrat de travail, des fiches de paie et même un numéro d’adhérent à la MSA. De l’autre, aucune procédure de régularisation auprès de la préfecture (*). «Notre patron nous disait : vous n’avez qu’à travailler, je m’occupe du reste », expliquent les trois hommes, menés en bateau pendant des mois. Et de reprendre : « Quand on s’impatientait, il se montrait menaçant. On avait le choix entre fermer nos gueules ou rentrer chez nous ».

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