Le nouveau gouvernement libanais doit profiter de son mandat pour mettre un terme au système de kafala, un dispositif de parrainage des travailleuses et travailleurs domestiques migrants donnant lieu pour ces personnes à toute une série d’atteintes aux droits humains – exploitation, travail forcé et traite des êtres humains notamment, a déclaré Amnesty International à l’occasion du lancement ce mercredi 24 avril d’un rapport et d’une campagne sur la question.
Intitulé « Leur maison, c’est ma prison ». L’exploitation des travailleuses domestiques migrantes au Liban, le rapport révèle les graves atteintes aux droits humains dont est victime une large proportion des 250 000 personnes employées comme domestiques dans le pays, des femmes pour la plupart, aux mains de leurs employeurs. Bien que la communauté de défense des droits humains appelle depuis plusieurs années à la suppression du système de kafala, les précédents gouvernements libanais n’ont rien fait pour lutter véritablement contre ces violations ni pour offrir un recours utile aux victimes.
« Les gouvernements libanais qui se sont succédé au pouvoir sont restés indifférents aux nombreux abus subis par les employées domestiques migrantes sur leur lieu de travail. C’est tout simplement scandaleux. Dans le cadre du système de kafala, le domicile de particuliers est devenu dans bien des cas une prison pour les travailleuses, qui sont souvent traitées avec mépris, voire avec cruauté, a déclaré Heba Morayef, directrice du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International.
« Le nouveau ministre libanais du Travail s’est engagé publiquement, mais aussi directement auprès d’Amnesty International, à prendre des mesures concrètes pour protéger les droits des travailleuses et travailleurs domestiques migrants. Le nouveau gouvernement a la possibilité de prendre ses distances par rapport au passé et de donner la priorité aux efforts visant à mettre fin au système de kafala, qui est par nature source d’abus. »