INTERVIEW – Alors que les suspects arrêtés dans l’affaire d’esclavage à Londres sont d’origine indienne et tanzanienne selon les dernières avancées de l’enquête, la présidente du Comité contre l’esclavage moderne (CCEM), Sylvie O’Dy, évoque le sort des esclaves domestiques en France, qui sortent rarement de leur silence.
Quarante-huit heures après la découverte de trois cas d’esclavage à Londres, l’enquête avance. L’homme et la femme arrêtés jeudi et accusés d’avoir retenu contre leur gré trois femmes pendant plus de trente ans sont d’origine indienne et tanzanienne. Agés de 67 ans, «ils sont arrivés au Royaume-Uni dans les années 60», a indiqué samedi Scotland Yard, ajoutant que victimes et suspects ont vraisemblablement vécus ensemble dans une «communauté». «Nous pensons que deux des victimes ont rencontré le suspect masculin à Londres via une idéologie politique partagée et qu’ils ont vécu ensemble à une adresse qui pourrait effectivement être décrite comme ‘une communauté’», a précisé la police. Alors que l’Angleterre n’avait jamais connu de cas d’esclavage d’une telle ampleur, la présidente du Comité contre l’esclavage moderne (CCEM), Sylvie O’Dy, fait le point sur la situation en France.
LE FIGARO – L’affaire des trois femmes séquestrées de Londres vous surprend-elle?
Elle est exceptionnelle par sa durée, puisqu’on parle d’une trentaine d’années d’enfermement. En France, les victimes d’esclavage le sont généralement entre deux et cinq ans, même si nous avons déjà aidé des personnes asservies pendant plus de dix ans.
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