Les libérateurs d’une esclave moderne échappent aux sanctions de leur direction (16/05/2013)

Quatre employés de l’hôtel Concorde Opéra, qui avaient libéré une Éthiopienne asservie, s’opposaient à leur directeur. Selon nos informations, les lettres de sanctions qui leur avaient été adressées ont été retirées.


Épilogue heureux dans l’affaire du Concorde Opéra. La direction de l’hôtel de luxe parisien a décidé «d’annuler» les «lettres de rappel» envoyées à quatre employés syndiqués, qui avaient participé, l’an passé, à la libération d’une employée de maison réduite en esclavage. Retour en arrière : le 13 juillet 2012, Z., une jeune Ethiopienne de 22 ans, voit son calvaire prendre fin. Au service d’une famille de Dubaï depuis un an et demi, privée de son passeport et battue quotidiennement, elle est prise en charge par une association de lutte contre l’esclavage moderne. C’est l’intervention de quatre syndicalistes de l’hôtel Concorde Opéra, un établissement quatre étoiles du VIIIe arrondissement de Paris, qui la sauve.

Mais l’affaire n’en reste pas là. Quelques semaines plus tard, la direction du Concorde Opéra envoie quatre «lettres de rappel» aux salariés, dans lesquelles elle pointe «l’extrême gravité de ne pas avertir immédiatement la direction générale de faits se déroulant dans l’hôtel». Claude Rath, le directeur, se plaint de ne pas avoir été mis au courant de la situation. Claude Lévy, délégué CGT des hôtels de prestige, s’étonne d’une telle virulence. Il dénonce le cynisme du directeur, qui aurait reproché aux syndicalistes libérateurs d’avoir «fait perdre du chiffre d’affaires à l’établissement» en provoquant le départ de clients fortunés.

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