Exposition du CCEM sur l’esclavage domestique à Nantes, à l’association Métisse (23/03/2012)

« Elle le dit presque en s’excusant : pour moi, partir en France était une chance inespérée, je devais la saisir. Même s’il lui fallait, à 17 ans, quitter le Maroc et sa famille. Même si, très vite, dans le petit appartement de la banlieue parisienne qu’elle rejoint en septembre 1998, sa nouvelle « patronne » lui inflige menaces, mauvais traitements et insultes quotidiennes. Même si elle ne touche rien du salaire promis. Même si on ne l’inscrit pas « dans une bonne école française », comme il était convenu... »


Dans le cadre des semaines d’éducation contre le racisme et toutes les formes de discriminations organisées par la FAL 44 (fédération des amicales laïques), Métisse à Nantes et Les Anneaux de la Fraternité présentent un documentaire photographique de sensibilisation au problème de l’esclavage moderne du 23 au 30 mars au local de Métisse à Nantes.

Des clichés couleurs, des images froides et distantes de façades parisiennes, dénués de voyeurisme ont été pris par le photographe Raphaël Dallaporta. Parallèlement, les textes d’Ondine Millot révèlent l’indéniable vérité de ces images suggestives. « L’esclavage moderne domestique ou industriel est une réalité, dans le 1er cas, ce sont souvent les femmes qui sont concernées. On leur propose des formations, pour les appâter et elles se retrouvent piégées. Souvent elles sont issues de pays où la femme a une place mineure », explique Floriane Tesson de Métisse à Nantes.

Le Comité contre l’esclavage moderne, reçoit chaque année en France, près de 300 signalements concernant des « employées de maison » maintenues dans un état de servitude et d’isolement, « dissimulées derrière les façades muettes d’immeubles cossus des Champs-Élysées, de pavillons bordés de pelouse, de tours HLM de banlieue… »