21 ans après sa création, la Convention sur les pires formes de travail des enfants a été adoptée à l’unanimité. Cette ratification universelle signifie que, désormais, tous les enfants bénéficient d’une protection juridique contre les pires formes de travail. C’est la première fois qu’une convention de l’Organisation Internationale du Travail est signée par la totalité de ses 187 États et territoires membres.
Tout les signataires doivent s’assurer de prendre des mesures immédiates et efficaces pour “assurer l’interdiction et l’élimination des pires formes de travail des enfants”. Ainsi, en ratifiant cette convention, ils doivent surveiller les agissement condamnables, les empêcher, punir les coupables et permettre aux enfants qui en seraient victimes de se réinsérer dans la société. L’OIT estime qu’environ 152 millions d’enfants travaillent dans le monde, dont 73 millions affectés à des travaux dangereux.
Ces formes de travail sont “toutes les formes d’esclavage ou pratiques analogues” tel que l’esclavage, la traite des enfants, le travail forcé des enfants, l’état de servitude des enfants, la prostitution des enfants ou leur utilisation pour produire du matériel ou des spectacles pornographiques ; l’utilisation d’enfants dans le cadre d’activités illicites, ou dans des conflits armés, ou encore tout les “travaux qui sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité des enfants”.
Pour rappel, depuis sa création, le CCEM a accompagné plusieurs personnes qui étaient mineures lors de leur exploitation en France. En 2019, cela était le cas pour environ 13% des personnes prises en charge, notamment des jeunes filles exploitées dans le cadre domestique et intra-familial.
Lors de sa campagne #INVISIBLE, le Collectif contre la traite des êtres humains, dont fait parti le CCEM, a publié un livret de prévention pour repérer et agir face à des situations d’enfants victimes de traite des êtres humains.
« Avant je n’avais rien et le Comité m’a aidée, j’avais alors reçu un peu d’argent, des vêtements et de la nourriture. J’ai été logée à l’appartement et tout le monde était gentil. Tout a changé quand je suis partie de chez ma tante. Maintenant je suis bien. J’ai changé beaucoup de choses en moi. Je fais les choses toute seule, je suis libre. Tous les jours je suis tranquille, ma tante me faisait peur tous les jours. Maintenant je n’ai pas peur. Je suis en CHRS dans une nouvelle ville. J’ai rencontré deux copines. J’ai pu aller au théâtre. J’ai besoin d’apprendre le français encore puis après je ferai une formation dans la pâtisserie. J’aimerais bien aussi faire de la garde d’enfant. »
Mme R., 22 ans, exploitée entre ses 17 et 20 ans, accompagnée depuis octobre 2019.
Lire l’article de l’Organisation Internationale du Travail