La Strada International déplore de graves lacunes dans l’identification, l’accompagnement et la protection des personnes victimes de traite. (23/06/2020)

La Strada International, plateforme d’ONG européennes spécialisées dans la lutte contre la traite des êtres humains, le trafic et l’exploitation des êtres humains, est composé de 25 ONG présente parmi 22 pays européens. La plateforme a saisi l’opportunité pour la société civile de contribuer au troisième rapport de la Commission sur les progrès réalisés dans la lutte contre la traite des êtres humains afin de mettre en lumière les manquements et lacunes constatés par les associations et organisations œuvrant auprès des victimes.

En 2017, la Commission Européenne publie le “Rapport sur le suivi de la stratégie de l’Union Européenne pour l’élimination de la traite des êtres humains et l’identification de nouvelles actions concrètes”. Ce rapport a défini en outre un ensemble de priorités principales pour les États membres européens pour lutter contre la traite des êtres humains. Malgré l’étape majeure que représente ce rapport pour la société civile, la Strada International estime que de graves lacunes sont encore constatées dans la mise en œuvre de cette directive et d’autres dispositions relatives aux droits au niveau national européen.

La Strada déplore que l’exploitation sexuelle étant jugée comme la forme d’exploitation la plus préoccupante, les autres formes en pâtissent, notammentl’exploitation à des fins de travail. De plus, un retard au niveau des poursuites juridiques a été repéré et les exploitations à des fins de travail sont rarement traduites en justice.

Malgré le fait que tous les États membres européens aient criminalisé la traite des êtres humains, en réalité, toutes les formes d’exploitation ne sont pas poursuivies de manière adéquate. En effet, les procédures pour les dossiers concernant la traite d’être humain à des fins d’exploitation par le travail prennent beaucoup de temps, et les enquêtes sont difficiles à mener du fait du nombre conséquent de preuves à apporter. En conséquence, le nombre de condamnations pour exploitation par le travail est préoccupant car très faible. L’exploitation sexuelle étant jugée comme la forme d’exploitation la plus préoccupante, les autres formes en pâtissent, notamment l’exploitation par le travail.

Par ailleurs, plusieurs recommandations ont été émises par La Strada dont celle de mettre en place une procédure pour que les personnes exploités, particulièrement si elles sont en situation irrégulière, puissent dénoncer des situations d’exploitation dont elles sont victimes sans craindre de se faire arrêter ou de devoir quitter le territoire.

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