Une affaire d’esclavage moderne à deux pas de la Tour Eiffel (25/04/2019)

Une riche Saoudienne sera jugée le 7 mai par le tribunal correctionnel de Paris pour traite d’êtres humains, travail dissimulé et emploi d’étrangers non munis d’une autorisation de travail. Elle réfute totalement ses accusations. Un ancien salarié témoigne.


Mehdi Guenfoud a travaillé 11 ans comme chauffeur et homme de confiance de Mme S., une riche Saoudienne qui vit la plupart du temps à Paris. À partir de 2009, il réclame en vain ses fiches de paies. Puis en 2016, après un différend, il est mis à l’écart, puis privé de salaire. Il attend le jugement des Prud’hommes. Le code du travail ? Son ancienne patronne, “s’en fout complètement” dit-il. Mais sa condition était plutôt enviable s’il la compare avec celle des femmes de ménage, originaires d’Érythrée ou de Somalie, et amenées de Djeddah par Mme S. : “Il y a une chambre, elle fait moins de 7m2, c’est comme une cellule de prison, y avait trois personnes qui dormaient à l’intérieur, mais il faut voir… C’est vraiment des esclaves, [elles] mangeaient des déchets… Et ces filles ne respirent pas l’air dehors, elles sont toujours à la maison.”

Ces employées étaient payées en espèces. “C’est moi qui payait tout le monde, raconte M. Guenfoud, mais les filles ne touchaient pas beaucoup. Elles touchaient 300 dollars par mois, à Djeddah, et quand elles sont venues à Paris elle [Mme S.] leur a donné 200 euros. Elle a augmenté M., je pense 500 ou 600 euros par mois, mais les deux autres filles c’était 300 euros.”

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