Les parties civiles dénonçaient “un esclavage moderne” dans une ferme du Puy-de-Dôme (24/01/2018)

Le parquet, qui fait un rapprochement entre le prévenu et l’aubergiste Thénardier, fait référence à Victor Hugo et à ses Misérables. C’est un tableau à la Zola qui se dégage de l’instruction faite par le président, lundi, lors de l’audience du tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand.


Un exploitant agricole de 59 ans est poursuivi pour plusieurs infractions, notamment celle de « soumission d’une personne vulnérable dépendante à des conditions de travail indignes. » Sa fille, qui comparaît à ses côtés, doit répondre d’« abus de confiance ».

Deux hommes se plaignent d’avoir travaillé pour eux pendant des années, au sein d’une exploitation agricole de Picherande (Puy-de-Dôme), dans des conditions très éloignées des dispositions du Code du travail. Ils ne comptaient pas leurs heures, ne bénéficiaient qu’aléatoirement de jours de repos et de vacances, le tout pour quelques centaines d’euros.

« Dignité humaine »

L’un d’eux, sans contrat de travail, était hébergé dans une maison « quasi insalubre », selon Hervé Lhomme, au parquet : ni cuisine ni salle de bains, ni isolation ni fosse septique.

« De l’esclavage moderne », dénoncent en chœur Mes Niels et Sibiaud, avocats des parties civiles. « Ce problème, c’est celui de la dignité humaine. Je ne croyais pas qu’en 2018, on pouvait encore rencontrer dans nos montagnes d’Auvergne des situations comme celle-là. »

En défense, Me Gatignol tient à mettre fin à toute spéculation : « Il n’y a pas eu un seul contrôle, pas une visite des gendarmes, pas une photo sur les conditions dans lesquelles le plaignant aurait été hébergé », tonne-t-il.

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