Esclavage moderne. Un an de sursis requis contre un retraité (14/12/2016)

Une peine d’un an de prison avec sursis et une amende de 50 000 € ont été demandées mercredi devant le tribunal correctionnel de Bourges contre un septuagénaire accusé d’avoir fait travailler sur sa propriété un Ivoirien, pendant plus de 15 ans, sans autorisation et une rétribution inexistante.


e tribunal a mis sa décision en délibéré au 23 décembre. Pour Juliette Vogel, avocate du Comité Contre l’Esclavage Moderne (CCEM) et de l’Ivoirien, l’homme âgé de 75 ans, « dont 47 ans en Afrique » selon ses déclarations à la barre, s’est rendu coupable de « traite d’être humain commise en échange d’une rémunération ou d’un avantage et soumission d’une personne vulnérable ou dépendante à des conditions de travail indignes ». Elle a réclamé 163 000 € pour tenir compte « des heures supplémentaires et de la rémunération non payées ainsi que des congés non pris ».
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Le parquet s’est borné de son côté à reprocher au prévenu l’« emploi d’un étranger non muni d’une autorisation de travail, exécution de travail dissimulé et rétribution inexistante ou insuffisante du travail d’une personne vulnérable ou dépendante ».

L’homme âgé de 40 ans a été recruté en Côte d’Ivoire en 1996 et durant plusieurs étés il a accompagné ses employeurs pendant leurs séjours en France, dans leur vaste propriété de campagne à Neuvy-sur-Barangeon (Cher), où il continuait à s’acquitter des tâches qui lui étaient assignées.

À partir de 2011, alors que la femme du couple d’employeurs était tombée gravement malade, il est resté en France où il est devenu selon le CCEM le véritable homme à tout faire en travaillant de 8 heures à 21 heures, six jours sur sept et un dimanche sur deux, sans congés. Logé et nourri, son travail allait du ménage au jardinage, en passant par la cuisine et des tâches de garde-malade.

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