La lutte contre l’esclavage reste à haut risque en Mauritanie (10/08/2016)

Seize ONG réclament la libération de treize militants anti-esclavagistes dont le procès se tient actuellement à Nouakchott.


Officiellement, la Mauritanie traque ceux qui s’adonnent encore à l’esclavage alors que la pratique y a été abolie il y a trente-cinq ans et est devenue un crime contre l’humanité en août 2015. Dans les faits, les militants de la lutte contre l’esclavage vivent des temps très difficiles sous le régime du président Aziz, ex-général qui a pris le pouvoir par un coup d’État en 2008.

Une peine qui peut aller jusqu’à deux ans de prison

Treize militants de l’initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (Ira), jugés depuis le 2 août par le tribunal de Nouakchott, encourent jusqu’à deux ans d’emprisonnement. Ils ont été arrêtés fin juin et début juillet et sont écroués depuis lors. Ils sont accusés d’être impliqués dans une manifestation violente qui s’opposait au déplacement forcé d’habitants d’un bidonville de Nouakchott le 29 juin et au cours de laquelle onze policiers ont été blessés.

Ils sont poursuivis notamment pour « rébellion, attaque contre les pouvoirs publics et appartenance à une organisation non reconnue », dénoncent seize ONG mauritaniennes et internationales dont Amnesty International et l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) qui ont réclamé l’abandon de toutes les charges contre les militants et leur libération, à la veille de l’ouverture de leur procès.

Lire la suite de l’article sur La Croix