EXCLUSIF Dans un rapport inédit, la Commission nationale consultative des droits de l’homme évalue l’ampleur de la traite des êtres humains en France et dresse le profil type de ses auteurs et de ceux qui la subissent.
Ce rapport bat en brèche bien des idées reçues sur les auteurs de traite et fait le point sur le nombre d’affaires ayant été portées devant les tribunaux.
On lui avait promis un emploi de nourrice dans une famille camerounaise installée en France. Astou n’a pas hésité longtemps : fin 2013, la jeune veuve a fermé sa petite échoppe au pays et confié ses deux enfants à sa mère.Elle voulait leur envoyer un pécule tous les mois. Mais « je me suis retrouvée à travailler sept jours sur sept pour 300 € mensuels », raconte la trentenaire, qui dormait à même le sol dans le cellier…À ses journées chargées (6 heures-23 heures) se sont ajoutées des heures de repassage après minuit, « car mes patrons voulaient tirer avantage des heures creuses ». Son salut, Astou le doit à un malaise : hospitalisée à l’été 2014, elle a finalement pu se confier au personnel médical. Et échapper à ses exploiteurs.Combien d’Astou ou de personnes asservies en France ? Si le proxénétisme est plutôt bien connu des pouvoirs publics, les autres formes « d’exploitation contrainte à des fins de profit » (comme l’esclavage moderne, la mendicité ou la délinquance contraints) prospèrent dans l’ombre.D’où l’intérêt du rapport..
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