Hubert Prévot (10/12/2012)

Je m’adresse à vous en tant que Président du Comité Contre l’Esclavage Moderne (CCEM). Vous savez que des personnes vivent encore sur notre territoire des vies d’esclaves. Très jeunes, en général, elles – 90% sont de sexe féminin – travaillent au seul bénéfice de particuliers sans scrupules : jusqu’à 15 heures par jour, sans repos, sans -ou presque sans- rémunération, sans recours, sans espoir. Soumises à des conditions de vie indignes, et habitées par la peur : peur des coups, peur des violences, peur de parler, peur de l’inconnu…


     Le CCEM, depuis sa création en 1995, dénonce ces situations intolérables. Il a recueilli plusieurs centaines de ces victimes. Procès après procès, il les aide à réclamer justice et à obtenir réparation. Ses avocats, bénévoles, qui les accompagnent jusque devant la Cour de Cassation, le Conseil d’État, et la Cour Européenne des Droits de l’Homme, ont obtenu des arrêts qui font jurisprudence. Le CCEM a aussi informé l’opinion, alerté les pouvoirs publics sur la traite des êtres humains et avisé les agents concernés des pratiques de servitude.

     Mais la tâche la plus urgente est de permettre à ces personnes, démunies de tout, de revivre : se soigner et se former dans le but de construire une nouvelle vie. Une petite équipe de salariés et de bénévoles s’efforce, au jour le jour, de résoudre d’innombrables problèmes. Or nous constatons que les solutions sont de plus en plus difficiles à trouver. Que dire à F. qui, à 8 heures du soir, n’a pas encore un toit pour la nuit ? Ou à H. qui doit être conduite d’urgence dans un hôpital. La régularisation administrative, pourtant prévue dans les conventions ratifiées par la France, représente un véritable casse-tête. Si cet accompagnement demande des heures de travail, il nous faut aussi des ressources financières. Par exemple pour donner à 9 heures du soir 40 € à F. qui logera une nuit à l’hôtel avec son bébé. Ou 80 €/mois pour celles qui n’ont rien. Et payer des titres de transport, les taxes administratives et judiciaires, etc…

     Vous l’avez deviné, je fais appel à vous. Pour une petite association, chaque don, même modeste, compte beaucoup. Il permettra d’améliorer la vie des personnes que nous soutenons.

     D’ores et déjà, je vous remercie de tout ce que vous pourriez faire maintenant ou … en 2012. Nous avons grand besoin qu’existe autour de notre équipe un cercle d’amis bienveillants. Nous nous efforcerons, par notre site, de vous tenir informés pas seulement de nos difficultés et de nos besoins, mais aussi des résultats de notre action.

* Hubert Prévot est Conseiller maître honoraire de la Cour des Comptes

vous pouvez adresser vos dons par Internet  ou par chèque au 169bis Boulevard Vincent Auriol.