Sept esclavagistes en procès (16/09/2011)

Un réseau d’esclaves découvert en Angleterre; Deux douzaines de personnes, utilisées comme esclaves, ont été libérées dimanche. Certains étaient tenus captifs depuis quinze ans.


Affamés, battus, le crâne rasé, vingt-quatre personnes ont été secourues hier, dimanche 11 septembre, d’un camp de gens du voyage situé en Angleterre où ils étaient maintenus captifs et étaient réduits en esclavage. Certains subissaient ces conditions dégradantes depuis une quinzaine d’années. Il a fallu l’intervention de pas moins de200 policiers sur le site de Green Acres, dans le Bedfordshire (nord-ouest de Londres), pour libérer les vingt-quatre esclaves modernes –17 Britanniques, 3 Polonais, 2 Roumains et 2 Russes– qui survivaient tant bien que mal dans des caravanes sales, des chenils et des boxes pour chevaux, indique le Daily Mail. “Les hommes que nous avons trouvés était dans un état physique très mauvais et les habitations dans lesquelles ils vivaient étaient scandaleusement sales et étroites”, a déclaré l’inspecteur principal Sean O’Neil.

De fausses promesses, de vraies menaces
Selon les premiers éléments de l’enquête, les victimes étaient des personnes vulnérables (problèmes psychologiques, toxicomanie…) à qui l’on avait promis des emplois rémunérés et un logement au gré de rencontres dans des soupes populaires, des centres d’emploi ou des abris pour SDF. A leur arrivée au camp de gens du voyage tzigane, ils se voyaient délestés de leur téléphone portable, étaient battus et on leur rasait la tête en leur faisant comprendre que s’ils tentaient de s’enfuir, ils seraient retrouvés et frappés.
Ils étaient ensuite employés à des tâches ingrates comme paver des allées ou enlever des gravats de 7 heures du matin à 19 heures le soir pendant six jours sur sept sans jamais être rémunérés. Ces esclaves modernes avaient la réputation d’être “moins chers que des machines”, indique le Daily Mail. Le septième jour, le dimanche, ils étaient contraints de nettoyer le camp où ils vivaient.
Captifs pendant quinze ans
Si certains d’entre eux étaient ainsi gardés sous la coupe de leurs “maîtres” pendant quelques mois seulement, d’autres y ont vécu plusieurs années. Au moins l’une des vingt-quatre personnes a été gardé en esclavage pendant quinze ans. La plupart ne recevaient que de très maigres rations. Autant d’éléments qui rappellent les camps de concentration nazis. Cinq personnes –quatre hommes et une femme – ont été arrêtées par la police sous l’accusation d’esclavagisme.Trois autres suspects sont recherchés activement. Il pourrait s’agir d’un gang de gens du voyage irlandais.
La police savait depuis 2008
Cela fait trois ans que les autorités sont régulièrement alertées par des personnes échappées du campement. Au total,vingt-huit personnes ont signalé les pratiques esclavagistes qui avaient cours à Green Acres mais sans succès. La police a fini par se pencher sur le dossier il y a quelques mois. Elle a alors entamé une longue approche de surveillance et d’infiltration pour comprendre le fonctionnement du camp et établir qu’il y avait bien travail illégal et esclavage moderne. Finalement, quelque 200 policiers sont intervenus dimanche peu après 05h30, dont un hélicoptère et des maîtres-chiens. Outre les victimes secourues, plusieurs milliers de livres sterling, de la drogue et des armes ont été découverts dans le camp. Les victimes ont été accueillies dans un centre médical pour y recevoir le traitement approprié et réapprendre à s’alimenter normalement.

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