Les huit princesses des Émirats Arabes Unis ont renoncé à faire appel et ont payé le 30 août dernier les dommages et intérêts.
Elles ont été condamnées le 23 juin 2017 à Bruxelles pour esclavage moderne sur une vingtaine de domestiques logées dans un grand hôtel. La procédure a duré neuf ans pour aboutir à une condamnation pour “traite des êtres humains” et “traitements dégradants“. L’affaire a été jugée par le tribunal correctionnel de Bruxelles les 10 et 11 mai 2017 qui a rendu son jugement le 23 juin. Les faits se sont déroulés au 4eme étage d’un des plus grands hôtels de Bruxelles- le Conrad, avenue Louise – qui a depuis changé de nom
Les protagonistes : la veuve d’un émir des Emirats arabes unis et ses sept filles. Ainsi qu’une vingtaine de femmes de différentes nationalités (philippines, érythréennes, soudanaises, indonésiennes, irakiennes…) traitées comme des esclaves par les richissimes « Princesses du Conrad ».
Selon un journal belge, ces dernières avaient loué en 2007 et 2008 un étage entier du Conrad, soit 53 chambres, dont une suite royale, pour 15 millions d’euros. Le 1er juillet 2008, 40 policiers belges s’y sont rendus pour faire sortir les jeunes femmes exploitées pendant plusieurs mois, passeports confisqués, travaillant 20 heures par jour, dormant dans les couloirs, très peu ou pas payées et surveillées par 4 gardes.
Alors commencèrent des années de procédure pour que leurs « maîtresses » et son majordome soient traduits devant la justice pour traite des êtres humains, séquestration, traitements dégradants et inhumains. La Justice belge a condamné chacune d’entre elles à quinze mois de prison avec sursis, et 165 000 € d’amende. Bien sûr les princesses elles mêmes ne se sont pas présentées devant le tribunal à Bruxelles où elles étaient représentées par leurs avocats et le tribunal n’a pas retenu la qualification de traitements inhumains. Les deux parties ont décidé de ne pas faire appel.
C’est la toute première fois que des membres des grandes familles des pays du Golfe Persique sont traités comme des citoyens ordinaires ayant à rendre des comptes devant la Justice pour de tels agissements. En France, le Comité Contre l’Esclavage Moderne a toujours constaté que quand des ressortissants de ces pays sont coupables des mêmes faits, ils repartent dans leur pays sans qu’aucune action ne soit entamée contre eux.
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