Accueil et vie associative
Depuis des années, le CCEM reçoit tous les jours de nouveaux signalements. Travailleurs sociaux, bénévoles ou professionnels des associations, voisins, commerçants, inspecteurs du travail, gendarmes, policiers, urgentistes, voire de simples passants attentifs, signalent au Comité des personnes cachées aux yeux du plus grand nombre qui leur semblent relever de cette réalité. Il est souvent très difficile de reconnaître une victime de traite des êtres humains à des fins d’exploitation par le travail. C’est pourquoi un travail minutieux du pôle d’accueil des signalements est essentiel. La phase d’identification des victimes est la plus sensible, notamment si la personne est encore en exploitation.
Avant de décider de la prise en charge, le CCEM étudie le parcours de chaque personne signalée ainsi que sa situation actuelle dans le cadre d’une approche globale (juridique, administrative et sociale). Le délai moyen entre un signalement téléphonique et une prise en charge effective est de 1 à 3 mois (moyenne de 46 jours) selon les éléments fournis par le signalant et après l’accord de la personne. Certaines prises en charge sont décidées en urgence notamment en cas de violences et de besoin de mise à l’abri immédiate. La prise en charge, quant à elle, dure en moyenne quatre à cinq ans au niveau social et peut aller jusqu’à 12 ans au niveau juridique.
Chaque signalement est analysé sur la base de 7 critères :
– La charge exorbitante de travail sans congés
– L’absence ou l’insuffisance de rémunération
– La confiscation des documents d’identité
– L’existence de menaces, brimades, insultes ou tout autre violence psychologique ou physique.
– Le contrôle des contacts avec l’extérieur et les liens sociaux et familiaux
– Des conditions de vie discriminatoires
– Un isolement culturel et/ou social
Au regard de ce faisceau d’indices chaque situation est examinée avec une grande attention, en tenant compte de la situation de grande vulnérabilité de la personne reçue.
Quand il s’agit à priori d’une situation de traite des êtres humains, nous cherchons à rencontrer au plus vite la victime et/ou la personne qui la soutient. Le nombre de nouvelles victimes prises en charge chaque année varie entre trente et quarante personnes. Ce sont généralement des femmes, qui demandent secours et assistance. Toutes les victimes ne souhaitent pas porter plainte. Certaines ont peur de leur employeur qui les menace de représailles contre leur famille. D’autres veulent rentrer au plus vite dans leur pays d’origine.