Alors que s’ouvre ce mardi le procès en appel d’une riche Saoudienne condamnée en première instance à trois ans de prison ferme, des travailleuses domestiques ont accepté de témoigner de leur calvaire quotidien.
Lorsque Madame s’estimait mal servie, de violents orages éclataient dans son vaste appartement de 220 mètres carrés, à l’ombre de la tour Eiffel. À la moindre contrariété, elle explosait. Il fallait alors esquiver les cendriers qui volaient, faire le dos rond sous les cris, les insultes : « Chienne », « pute », « salope », « mal-baisée », « espèce d’animal ». Si elle injuriait ainsi les travailleuses domestiques qu’elle employait, c’était par « jeu », a expliqué Shalemar Sharbatly aux policiers qui l’ont auditionnée.
L’avocat de l’« artiste » : un militant d’extrême droite
Cette « artiste » choyée par le régime saoudien, dont l’activité créative consiste pour l’essentiel à peinturlurer des bolides de luxe, avait été interpellée et placée en garde à vue le 18 avril 2019, après dénonciation de ses employées de maison. Deux Érythréennes et une Éthiopienne recrutées en Arabie saoudite, dont elle avait confisqué les papiers pour mieux les soumettre à « des conditions de travail et d’hébergement contraires à la dignité humaine », selon les termes choisis, à l’époque, par les enquêteurs.
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