Plusieurs articles et enquêtes parus pendant l’été révèlent un fléau bien trop répandue et peu condamné de l’industrie textile: l’exploitation par le travail des travailleurs.
En effet, comme l’indique Le Monde, à Leicester, en Angleterre, l’épidémie a remis en lumière un scandale déjà dénoncé à plusieurs reprises ces dernières années, mais contre lequel très peu a jusqu’à présent été entrepris : des milliers de personnes travaillent pour l’industrie textile locale, avec des salaires d’environ 3,50 livres sterling l’heure (3,86 euros), bien moins que le minimum légal (8,72 livres sterling pour les salariés âgés de 25 ans et plus).
Près de 10 000 personnes sont employées dans des conditions proches de l’esclavage dans les ateliers textiles de Leicester. Une enquête interne a été mis en place afin de condamner les auteurs de ce délit. En effet, il a été précisé que les employeurs exerçaient une pression sur les travailleurs en exerçant des menaces liées à leur statut irrégulier et leur méconnaissance du système du droit du travail en Angleterre. Ce moyen de pression est d’ailleurs reconnu dans la définition même de la traite des êtres humains dans le Code Pénal français et la jurisprudence européenne.
Labour Behind the Label, un groupe de défense des droits des travailleurs, a assuré dans un rapport que certaines usines fonctionnaient à plein régime pendant la crise alors qu’il était “inconcevable” qu’elles puissent respecter les mesures préconisées contre le virus, comme les gestes barrière, même quand un salarié avait été testé positif. La marque britannique de fast-fashion, Boohoo, a été accusé d’avoir recours à l’exploitation par le travail, et donc à l’esclavage moderne par la même organisation.