Henriette, une esclave moderne qui a fait progresser le droit (30/07/2017)

Le 30 juillet marque la Journée mondiale contre la traite des êtres humains. A cette occasion, le Secours Catholique a rencontré Henriette, une esclave moderne qui a fait progresser le droit.



Si aujourd’hui, elle est une femme épanouie, elle n’a pourtant pas eu l’adolescence dont elle rêvait. Abusée par la promesse d’un bel avenir en France, la petite togolaise a été une esclave domestique. Elle s’en relèvera en menant un long combat juridique et en puisant sa foi en Dieu.
« Si tu racontes ton histoire, personne ne te croira !» Durant ses années de servitude, Henriette a souvent entendu cette phrase. Quatre années et demi pendant lesquelles la jeune fille de 14 ans est forcée de travailler sans rémunération sept jours sur sept, 15 heures par jour.Amenée du Togo en France par une femme qui dit ne pas pouvoir avoir d’enfant, qui promet à ses parents de la scolariser et de lui apprendre un métier, Henriette est d’abord flattée d’être choisie, elle qui rêve du pays qu’elle aperçoit à la télévision dans la série « Hélène et les garçons ».

« Quand je me suis retrouvée seule dans l’avion avec Simone, j’ai senti que je faisais une bêtise», se souvient Henriette. Sentiment qui se confirme quand elle arrive à destination. Un mari français qui laisse tout pouvoir à sa femme, deux autres fillettes togolaises arrivées avant elle, des pièces fermées à clé, un accès contrôlé au téléphone. Un piège d’où l’adolescente tente en vain de sortir.

Après six mois d’enfermement, Simone confie Henriette à un couple d’amis, dont la femme, mauritanienne, va avoir un troisième enfant. D’abord “prêtée“ pour accomplir les tâches domestiques, Henriette est définitivement cédée au couple en remboursement d’une forte dette contractée précédemment par Simone auprès de la femme du couple, Yasmina.

Henriette est désormais à la merci de Yasmina qui détient son passeport au visa d’entrée touristique périmé depuis plusieurs mois. Vulnérable, isolée, sans ressources, Henriette trouve une compensation dans l’amour des enfants qu’elle élève.

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