La commission parlementaire des droits de l’homme de l’Etat de São Paulo a décidé de convoquer les représentants d’une entreprise qui détient la marque Gap au Brésil. Ils sont accusés d’utiliser des méthodes relevant de l’esclavage moderne.
Le 22 mars, 28 ouvriers boliviens ont été libérés par les autorités fédérales ; ils subissaient des conditions de travail comparables à de l’esclavage dans un atelier textile de São Paulo, rapporte Carta Capital. Ils travaillaient pour un sous-traitant de la société GEP, qui détient les marques Emme, Cori, Luigi Bertolli et Gap au Brésil. En 2011, une situation similaire s’était déjà produite pour des ouvriers employés par un sous-traitant de Zara. Les 28 Boliviens vivaient dans un atelier clandestin dans des conditions dégradantes, ont expliqué les autorités. GEP a réagi en répudiant toute pratique de travail illégal. Vladimir Safatle, chroniqueur à la Folha de São Paulo, appelle au boycott et s’interroge : “Les entreprises affirment toujours qu’elles ne savaient rien des conditions de travail, mais elles sont au courant de tout lorsqu’il s’agit par exemple de la mise en valeur de la marque dans leurs magasins. Alors que ces marques se montrent dans les fashion weeks de la ville [la libération des ouvriers a eu lieu en même temps que la São Paulo Fashion Week], promettant à leurs consommateurs un accès symbolique à la modernité, elles peuvent livrer leurs ouvriers à la nuit brutale et silencieuse de l’exploitation médiévale.” La commission parlementaire des droits de l’homme de l’Etat de São Paulo a décidé le mercredi 3 avril d’enquêter sur cette affaire, indique le site Brasil Atual. En janvier est entrée en vigueur dans l’Etat une loi contre le travail forcé, loi qui prévoit la fermeture des entreprises directement ou indirectement liés à cette pratique. Gap a annoncé vouloir ouvrir ses premiers magasins à São Paulo et à Rio de Janeiro au cours du second semestre de cette année. L’entreprise avait déjà été mêlée à une affaire d’esclavage d’enfants en 2007, en Inde.
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