Travail forcé: un problème important dans l’UE (01/06/2012)

     Pour l’OIT, “ travail forcé ” est le terme utilisé par la communauté internationale pour décrire des situations dans
lesquelles les personnes – femmes et hommes, filles et garçons – doivent travailler contre leur gré, contraints par leur recruteur ou leur employeur, en utilisant la violence ou la menace de violences, ou par des moyens plus subtils comme le surendettement, la confiscation des papiers d’identité ou des menaces de dénonciation aux services d’immigration. Ces situations peuvent aussi relever de la traite d’êtres humains ou de pratiques comparables à l’esclavage, similaires même si elles ne sont pas identiques au sens juridique. Le droit international stipule que le fait d’exiger du travail forcé est un crime et doit être puni par des sanctions proportionnées à la gravité du délit.


     La région d’Asie-Pacifique concentre le plus grand nombre de travailleurs forcés dans le monde – 11,7 millions (56%) de l’effectif global, suivie d’Afrique avec 3,7 millions (18%) et de l’Amérique latine avec 1,8 million de victimes (9%). A l’échelle mondiale, 5,5 millions de mineurs (26%) seraient soumis au travail forcé , explique Beate Andrees à la tête du programme d’action spécial du BIT, qui a présenté le 1er juin 2012 le rapport .

     Près de 1,5 million de travailleurs forcés (7%) se trouveraient dans les pays développés et dans l’Union européenne, 1,6 million de personnes (7%) dans la région formée par les pays d’Europe centrale et orientale et la CEI. On estime à environ 600 000 (3%) les victimes au Moyen-Orient.

     C’est toutefois en Europe centrale et orientale et dans la Communauté des états indépendants (CEI) que le nombre de victimes pour 1.000 habitants est le plus élevé, avec respectivement 4,2 et 4 pour 1.000 habitants. Il est plus faible dans les économies développées et dans l’Union européenne, avec 1,5 pour 1.000, révèle l’étude.

     Si cette prévalence relativement élevée dans cette partie de l’Europe et dans les pays de la CEI peut s’expliquer par le fait que la population y est bien moins importante qu’en Asie, nombreuses cependant sont les informations qui font état de trafic de main-d’œuvre à des fins d’exploitation économique et sexuelle et de travail forcé imposé par l’État.

      «Nous avons fait beaucoup de chemin au cours des sept dernières années, ajoute-t-elle. Nous avons également veillé à ce que la plupart des pays se dotent dans l’intervalle d’une législation qui considère le travail forcé, la traite d’êtres humains et les pratiques assimilables à l’esclavage comme autant d’infractions pénales».

     Mme Andrees souligne que l’attention devrait dorénavant se porter sur une meilleure identification et une poursuite plus efficace du travail forcé et des délits connexes tels que la traite humaine.

Découvrez le communiqué de presse de l’Organisation Internationale du Travail