Exploitation par le travail, traite des êtres humains, esclavage moderne, conditions de travail indignes, etc. Les termes ne manquent pas pour désigner des situations où le travail est utilisé par des individus ou des entreprises pour soumettre des personnes vulnérables et les exploiter à des fins économiques. Au sein de la gendarmerie, avec l’appui de la police, l’Office central de lutte contre le travail illégal a notamment été créé pour lutter contre ces agissements. Rencontre avec deux enquêteurs de l’office, Angelo et Pierre-Alexis, déterminés à traduire en justice leurs auteurs malgré la multiplication des dossiers. De l’audition des victimes aux contrôles sur place et aux perquisitions, ils sont sur tous les fronts pour appuyer le travail des enquêteurs locaux, en lien étroit avec l’inspection du travail, l’Urssaf, les associations de victimes ou encore les syndicats comme la CGT. […]
Doté seulement de deux agents spécialisés, et bien que son rôle soit d’apporter un soutien à des enquêteurs locaux sur certains dossiers au regard de leur enjeu, l’OCLTI ne peut agir seul. Il a besoin, à son tour, de l’expertise d’un certain nombre d’acteurs. Partenaire majeur de l’OCLTI pour lutter contre l’exploitation par le travail et la traite des êtres humains : le CCEM (Comité contre l’esclavage moderne). Créé en 1994, il “se bat contre toutes les formes d’esclavage, de servitude et de traite des êtres humains à des fins d’exploitation par le travail”. Mené par une équipe de quatorze personnes et 80 bénévoles, le comité est devenu une référence en la matière. “Les associations sont des partenaires essentiels pour nous. Elles sont également à l’origine de signalements et gèrent le suivi des victimes sur les volets sociaux, administratif et juridique. Sans elles, nous serions embêtés pour le repérage et le suivi des victimes qui sont bien souvent sans-papiers “, confirme Angelo, en évoquant une “mise en confiance des victimes”. “Les personnes exploitées par le travail ne vont pas forcément venir nous voir d’elles-mêmes, d’autant plus que l’auteur leur a souvent répété, pour les menacer, que la police pourrait les renvoyer dans leur pays d’origine. Les associations sont utiles pour garder les victimes à proximité jusqu’au jugement des auteurs”, ajoute Pierre-Alexis.
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