Alors qu’au moins 6 500 travailleurs migrants seraient morts au Qatar, des élus et des ONG, dont Sherpa, demandent que les entreprises transnationales engagées dans la préparation du Mondial soient soumises à une obligation concrète de vigilance
Tribune. Le coup d’envoi de l’Euro est lancé et ranime la ferveur du sport le plus populaire. Mais derrière la joie de jouer au ballon rond et de soutenir son équipe, un drame est en train de se jouer pour l’organisation de la prochaine compétition internationale : la Coupe du monde au Qatar du 21 novembre au 18 décembre 2022.
Selon les révélations du Guardian, depuis l’attribution de la compétition à l’émirat, plus de 6 500 travailleurs migrants sont morts au Qatar et sur les chantiers des stades et infrastructures construits pour le championnat. Une question macabre trouble l’euphorie générale : peut-on jouer au foot sur des cadavres ?
L’attribution de la Coupe du monde à un pays désertique a indiqué d’emblée que la priorité était vraisemblablement donnée aux profits plutôt qu’aux conditions sociales et environnementales. De fait, les travailleurs migrants qui opèrent sur les chantiers pour la construction des infrastructures de la Coupe payent le plus lourd tribut.
De terribles et dramatiques conditions de travail
Pour construire des stades, des autoroutes, et même des villes entières, des milliers d’hommes sont exploités sur des chantiers après s’être vus confisquer leurs passeports, se retrouvant ainsi totalement à la merci de leurs employeurs. Ils travaillent entre 66 et 77 heures par semaine, sans eau ni ombre, sous un soleil de plomb. Logés dans des taudis, certains travailleurs n’ont pas été payés pendant plusieurs mois.
Parmi ces entreprises qui exploitent ces travailleurs se trouvent de nombreuses entreprises européennes : au moins 11 d’entre elles opèrent sur les chantiers de la Coupe du Monde. L’association Sherpa tirait déjà la sonnette d’alarme en 2015 avec une première plainte pour travail forcé et réduction en servitude contre Vinci et les dirigeants français de sa filiale qatarie QDVC. Le Comité contre l’esclavage moderne (CCEM) a depuis rejoint le combat, ainsi que plusieurs anciens travailleurs de QDVC.
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