Six personnes sont jugées durant trois jours à Reims (Marne). Elles sont soupçonnées d’avoir employé dans des conditions indignes des travailleurs sans papier dans les vignes de Champagne.
Des journées de plus de 12 heures, de la viande avariée pour seul repas, de l’eau rationnée malgré un travail épuisant et des conditions d’hébergement indignes. « De l’esclavage moderne dans de prestigieuses vignes de Champagne », résume un proche de l’enquête. Six hommes et femmes – ainsi que trois entreprises – sont jugés à partir de ce mercredi et jusqu’à vendredi par le tribunal correctionnel de Reims pour “travail dissimulé”, “emploi d’étrangers sans titre de travail”, ou encore “soumission de personnes vulnérables à des conditions d’hébergement indignes” au préjudice de 24 salariés étrangers, précise le Matthieu Bourrette, le procureur de Reims. Plus grave encore, deux gérants d’une société sont suspectés de « traite des êtres humains ». Tous contestent globalement les faits.
Durant les vendanges 2018, une altercation éclate dans les vignes de l’Aube entre plusieurs vendangeurs. Les gendarmes interviennent et découvrent sur place 48 travailleurs afghans qui vivent sur place dans des conditions très précaires et travaillent sans titre. Dans le même temps, un contrôle est organisé dans la Marne. Les enquêteurs découvrent 77 travailleurs illégaux.
Les gendarmes s’aperçoivent que tous ces travailleurs étrangers sont employés par les mêmes sociétés, basées à Reims. Convaincus d’avoir affaire à une fraude de grande ampleur, les gendarmes de l’Office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI) et de la SR de Reims prennent l’enquête en main et découvrent un mécanisme bien rodé.
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