Des cuisines des restaurants aux champs de vignes, en passant par les salons des grands hôtels, 100 000 personnes vivraient dans une situation d’exploitation extrême. Un phénomène dont la justice peine à prendre la mesure.
Elles vivent en France, à l’abri des regards, ou pas. On les croise dans les jardins publics en train de surveiller les enfants de leurs exploiteurs, en train de mendier sur les trottoirs ou de commettre des vols à la tire dans le métro… Ce sont parfois elles qui ont contribué à produire les légumes ou le vin qui se trouve sur nos tables, qui font la plonge dans les restaurants que nous fréquentons, sans oublier la jeune fille au pair des voisins d’à côté… Les victimes de traite et d’esclavage moderne seraient environ 100 000 dans notre pays, selon l’Organisation internationale du travail. Une estimation sujette à caution, tant le recensement est difficile à établir. En 2018, 946 personnes ont été suivies par une dizaine d’associations. « Mais ceux qui arrivent jusqu’à elles sont des miraculés », explique Jean-Marie Delarue, président de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH). Et une proportion encore plus faible va jusqu’au dépôt de plainte, tant l’emprise sur les personnes réduites en esclavage est forte.
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