Le procureur Maurel a participé à un séminaire en Roumanie : délinquances, réseaux, décryptage. Entretien.
Le Gard a connu récemment certaines affaires criminelles en lien avec les Pays de l’Est et les Balkans, quelle est votre analyse sur cette criminalité ?
Depuis ma prise de fonction, je ne cesse de répéter que Nîmes et le Gard sont confrontés à des réseaux criminels internationaux dont la plupart trouvent racines dans les ex-pays de l’Est et les Balkans et plus particulièrement la Roumanie, la Serbie et l’Albanie.
Ces réseaux agissent dans le proxénétisme et dans des cambriolages de grande ampleur, du reste comme l’affaire jugée tout récemment à Nîmes où près de 1 500 vols étaient recensés. Ces dossiers concernent tout l’arc méditerranéen et j’ajoute que ces malfaiteurs ont des bases logistiques en région parisienne et en Belgique.
Ces réseaux sont aussi impliqués dans la traite d’êtres humains, comment un procureur aborde ces dossiers internationaux ?
Jusqu’à présent, on les traitait mal car on restait sur des qualifications juridiques classiques avec des auteurs d’infraction qui en même temps pouvaient être victimes. C’est-à-dire que l’on avait des personnes commettant des vols dans des affaires d’envergure et avec des réseaux organisés et sous la contrainte de ces malfaiteurs.
Vous parlez de victimes auteurs d’infractions…
Oui, il faut savoir que ces gens (femmes et mineurs) sont victimes d’un véritable esclavage. Certaines sont vendues 80 000 € par leur propre famille à des organisations criminelles qui utilisent la violence voire la torture pour les acheminer des pays d’origine vers l’Europe occidentale et les contraindre à commettre des infractions. Il faut en finir avec l’esclavage des temps modernes.
Cela ressemble à cette affaire récente de cambriolages en série…