Vingt-cinq ans de lutte contre l’esclavage moderne (12/04/2019)

Reportage. Le Comité contre l’esclavage moderne (CCEM) fête son vingt-cinquième anniversaire. Il instruit chaque année près de 350 signalements d’éventuelles « traites des êtres humains » et « réductions en esclavage ».


Elles sont nées et ont grandi aux Philippines, en Indonésie ou au Mali. Toutes les cinq cohabitent actuellement dans l’abri d’urgence du Comité contre l’esclavage moderne (CCEM), un appartement situé dans l’est parisien. Amihan, Leilani, Diwata les Philippines, Cahaya l’Indonésienne, et Zahra la Malienne (1) sont désormais amies, liées entre elles par une histoire commune : celle de l’esclavage moderne.

Aujourd’hui libérée de ses exploiteurs, chacune vit au jour le jour, tournée vers un avenir plein d’incertitudes, mais qui vaut infiniment plus que le passé récent dont le moindre souvenir est plus douloureux que le pire des cauchemars. Chacune vit aussi dans l’anonymat, car engagée dans des procédures judiciaires qui l’exposent à la menace ou même aux tentatives de capture de ses anciens esclavagistes. Toutes masquent leurs visages ou bien tournent le dos lorsqu’on les photographie.

Enfer domestique

Amihan, 29 ans, est arrivée en France en mars 2018, « dans les bagages d’une très riche famille du Golfe », après déjà six mois d’exploitation outre-Méditerranée. Elle s’est affranchie en janvier 2019 de l’esclavage dans lequel ses « patrons » la maintenaient, en entrant en relation avec le CCEM grâce aux encouragements d’une amie.

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