Un gigantesque trafic d’êtres humains démantelé entre l’Espagne et la France (08/08/2018)

Sept suspects sont soupçonnés d’avoir fait entrer en Europe 350 migrants pour les revendre à des réseaux les obligeant à se livrer à la mendicité.



C’est un vaste réseau d’esclavagisme moderne qui vient de tomber entre la France et l’Espagne. Plus de 350 migrants clandestins, en provenance d’Afrique de l’Ouest, ont été acheminés principalement en France ces derniers mois par l’intermédiaire d’une filière qui vient d’être démantelée par la police espagnole. Les enquêteurs ont ainsi fait tomber un réseau particulièrement bien organisé qui revendait ces migrants à d’autres organisations criminelles.

« Du trafic d’êtres humains ». Au total, sept suspects ont été arrêtés lors d’un coup de filet mené principalement dans la région de Saint-Sébastien, au nord de l’Espagne. Ils promettaient l’eldorado français à des hommes pauvres du Mali, du Sénégal, de Côte d’Ivoire ou de Guinée mais très vite, le piège se refermait sur les candidats au départ. Les trafiquants leur fournissaient de faux papiers, organisaient leur transfert jusqu’en Espagne par de petits bateaux, mais au moment d’arriver enfin en France, les clandestins étaient revendus à d’autres réseaux

« C’est du pur crime organisé. Ils ne trafiquent pas des armes ni de la drogue – c’est même douloureux à dire -, mais c’est du trafic d’êtres humains », explique à Europe 1 Jose Nieto Barroso, inspecteur en chef chargé du renseignement et de l’analyse des risques au sein de l’unité centrale de lutte contre l’immigration illégale. «Il y a des gens en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne, qui vont acheter quatre, cinq, sept personnes africaines et ils les envoient devant les portes des églises, des supermarchés pour mendier ou bien ils les font travailler dans des écuries », détaille ce policier. « On parle vraiment d’esclavage. L’esclavage du 21ème siècle ».

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Commentaire CCEM : ATTENTION Si Europol confirme bien l’existence de cette traite d’êtres humains très organisée à des fins d’exploitation par le travail, il n’existe aucune preuve de la vente de ces migrants en France. Il faut maintenant attendre une enquête française pour comprendre le sort qui leur a été réservé dans l’Hexagone