Une compagne de Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, est jugée lundi à Nanterre pour “traite d’êtres humains”, soupçonnée d’avoir employé deux gardes d’enfants en région parisienne sous la contrainte et contre une rémunération misérable.
Les faits se sont déroulés de 2007 à 2010. Guillaume Soro, alors Premier ministre ivoirien, et une de ses compagnes ont un enfant, né en février 2006, atteint d’hémophilie. Ils organisent plusieurs séjours à Paris pour que le garçon soit soigné et demandent à cette occasion à une nourrice de les accompagner.
Deux femmes, originaires du Burkina Faso, resteront respectivement six mois (d’avril 2007 à août 2008) et treize mois (d’octobre 2008 à mars 2010) en France à l’occasion de différents séjours. “Elles pensaient ne devoir s’occuper que du jeune malade. En fait, elles se levaient à l’aube, travaillaient jusqu’à 23 heures et étaient en charge de toutes les tâches ménagères, des courses, des repas”, raconte leur avocat, Me David Desgranges.
“Malgré des journées de travail considérables, elles n’étaient rémunérées qu’à hauteur de 45 euros par mois, ne pouvaient pas sortir librement, n’avaient aucun jour de repos et ne mangeaient que du riz ou les restes”, ajoute-t-il. Les deux femmes subissent aussi “des humiliations verbales” et “des pressions constantes”: leurs papiers d’identité sont confisqués, leur salaire pas toujours versé, selon l’accusation.
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