L’esclavage moderne fustigé par le droit (03/08/2013)

Axelle Lemaire, députée des Français d’Europe du Nord, a fait voter fin juillet un amendement créant le crime de réduction en esclavage.


Un homme et une femme noirs, enlacés, les chaînes déliées brandies vers le ciel. À leurs côtés, d’autres esclaves, de la même couleur de peau, s’agenouillent devant l’homme blanc venu leur annoncer la nouvelle : “Nulle terre française ne peut plus porter d’esclaves.” Le tableau est peint par François-Auguste Biard le 27 avril 1848. C’est la fin de l’esclavage. Enfin, du moins de ses traits les plus grossiers, les plus visibles. Car au XXIe siècle, l’esclavage subsiste sous d’autres formes. Il n’est plus pratiqué de manière généralisée et collective comme du temps des colonies. Cet esclavage-là est devenu, dans notre droit, un crime contre l’humanité.

Aujourd’hui, il s’agit d’exploitation domestique, de travail forcé, de proxénétisme ou encore de réseaux mafieux qui contraignent des enfants à la mendicité. Le 27 mai dernier, les sénateurs sont réunis pour discuter d’une loi dont l’objectif est, dans le domaine de la justice, d’harmoniser les droits français et européen. Christiane Taubira, ministre de la Justice, déclare alors : “Les échanges que nous avons eus, tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat, nous amènent à considérer qu’il faut réfléchir à une définition de l’esclavage.” Axelle Lemaire, la députée PS qui a porté l’amendement, explique : “Quand on voit l’embouteillage législatif, l’ordre du jour surchargé… C’était une occasion unique d’avancer sur ce sujet.”

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