Sacré meilleur long métrage au dernier Festival international du film black de Montréal, I Am Slave dépeint le quotidien d’une Soudanaise, esclave d’une famille de diplomates à Londres. Brimée depuis sa plus tendre enfance, la jeune femme se bat pour enfin retrouver sa liberté.
Une maison cossue de la banlieue londonienne. Dans un intérieur richement décoré, une domestique prépare la cuisine, habille les enfants, sert le thé, sort les poubelles ou encore dépoussière l’escalier. Malia n’a pas une minute à elle, sauf à la tombée de la nuit quand elle se retrouve enfin seule dans le placard qui lui a été aménagé comme chambre. Elle se souvient alors de son enfance, à des milliers de kilomètres de là, dans les Monts Nuba, situés au plein centre du Soudan. Dans ces cauchemars, surgissent des images de ce jour où des Moudjahidin l’ont enlevé dans son village et l’ont ensuite vendue à une famille arabe de Khartoum. Seulement âgée de 12 ans, la petite fille apprend alors que son existence ne lui appartient plus. Frappée, traitée de petit singe, enfermée dans la cabane du jardin, elle est à la merci de la cruelle maîtresse de maison. Malia subit en silence, avant d’être finalement envoyée chez une cousine éloignée en Grande-Bretagne.
Attirée par le monde qu’elle observe derrière la grille de la résidence et désireuse de retrouver les siens, la jeune femme tente de s’échapper. Privée de son passeport, elle est alors menacée par la mère de cette famille de diplomates: «Si tu cherches à parler à quelqu’un en dehors de cette maison, mon mari fera tuer toute ta famille. Si tu désobéis encore, ton père mourra». Pour elle, Malia n’est rien. Elle n’est qu’une esclave.
Un enfermement psychologique
Lire la suite sur Slate Afrique