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En attendant notre rapport d'activité, quelques chiffres estimatifs de 2024

390 signalements
+320 personnes accompagnées dont 72 victimes nouvellement identifiées
2844 participants à 46 formations et interventions

 
 
Le 15 novembre 2024, nous célébrions nos 30 ans de lutte contre la traite des êtres humains et l’esclavage moderne ! Accueilli à la Maison du Barreau de Paris, notre colloque-anniversaire a réuni plus de 200 acteurs spécialisés, partenaires, sympathisant·es et personnes accompagnées ! Une journée riche en échanges et pistes de réflexion.

Cette journée de célébration et d’échanges a eu lieu le 15 novembre 2024, en présence et avec le soutien du Conseil de l’Europe, du bureau de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) pour la France, du Barreau de Paris, de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH), de la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof) et de l'Ambassade de la République des Philippines. Des représentant·es de la Cour Européenne des Droits de l'Homme, de l'OCLTI, du CNRS, du Parquet de Libourne, de l'Inspection du Travail, de la Strada International, du Collectif Ensemble contre la Traite, de PAG-ASA (Belgique) ont participé à la réussite de cet événement.

 
Ce colloque-anniversaire est venu clore une année entière dédiée à l'organisation de notre 30ème anniversaire, au cours de laquelle tous·tes (salarié·es, administrateur·ices, bénévoles, personnes actuellement et anciennement accompagnées) se sont investi·es pour rendre hommage à l'héritage du Comité Contre l'Esclavage Moderne (CCEM).
 
  
 
Revivre l'année des 30 ans
ÉVÉNEMENTS 


 

Prix Présidentiel 2024 (Philippines) - Prix Banaag

Le 12 novembre dernier, Zita Cabais-Obra, survivante et anciennement accompagnée par le CCEM, a reçu le Prix Présidentiel 2024 pour les Individus et Organisations Philippines à l’Étranger, dans la catégorie "Prix Banaag", pour tout son travail auprès de la communauté philippine en France !

Soutenue par le CCEM après sa sortie d’exploitation en 1999, Zita a mené une carrière de syndicaliste à destination des travailleuses domestiques, puis a rejoint notre Conseil d’Administration en 2017, lui apportant sa vision et son expérience de personne anciennement exploitée dans le secteur domestique. Traductrice bénévole en Tagalog, elle participe à la mission d’identification du CCEM au quotidien, notamment auprès des victimes philippines qu’elle oriente vers l’association.

 

Se renseigner sur le Prix Banaag


Question au gouvernement
 
Profitant de la visibilité donnée aux situations d'exploitation au sein des domiciles diplomatiques par le dossier de Libération (voir ci-dessous), le CCEM a, en octobre, formulé une question au gouvernement, par l'intermédiaire de député·es, espérant ainsi une réponse engageante de la France sur ce sujet épineux.

Plusieurs député·es ont fait savoir au CCEM qu'il·elles transmettraient la question au Ministre de l'Europe et des Affaires Étrangères, obligeant ce dernier à formuler une réponse écrite sous plusieurs mois.


Cette initiative s'inscrit dans le cadre du travail de plaidoyer du CCEM, pour alerter et orienter les politiques publiques en fonction les difficultés observées sur le terrain. En 2022, les victimes exploitées par les diplomates représentaient 5% des 281 personnes accompagnées par le CCEM, y compris des victimes mineures. Hors, celles-ci ne peuvent faire reconnaître leur statut de victime pour ne pas avoir accès à la justice et ne pas pouvoir être indemnisées pour les dommages subis.

La France devrait intensifier ses efforts sur la question, par exemple en s'inspirant des pratiques de ses voisins belges ou allemands, et combattre les dérives liées à l'immunité.


Nous continuerons à nous battre pour que ces victimes accèdent aux tribunaux et à des réparations !
 
Lire la question entière


Journée européenne de lutte contre la traite des êtres humains 
 

À cette occasion, le 18 octobre, la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof) a organisé une journée-événement en partenariat avec le Conseil national des barreaux et la Direction générale de la cohésion sociale.

Le CCEM est intervenu au cours de la journée et a parlé de l'évolution de nos pratiques et de nos actions. Ces évolutions doivent être comprises en lien avec l'arrivée croissante d'hommes victimes, souvent liée à des dossiers "collectifs". Ces victimes sont plus exposées aux accidents graves du travail, ce qui nous oblige à repenser complètement notre accompagnement !

Le CCEM a aussi rappelé que la mise en lumière de ces dossiers collectifs est en partie facilitée par la formation des inspecteur·ices du travail et la visibilité croissante du phénomène dans les médias, contrairement aux dossiers d'exploitation dans le cadre domestique, plus isolés et moins appréhendés par la Justice.

 

Revenir sur la journée européenne
JUSTICE



Nouveaux arrêts de la Cour européennes des droits de l'homme (CEDH)
 
Ces derniers mois, la CEDH a rendu trois nouvelles condamnations d'États membres du Conseil de l'Europe, sur le fondement de l'article 4 de la Convention européenne des droits de l’Homme (interdiction de l’esclavage et du travail forcé).

Le 10 octobre, dans l'arrêt T.V c. Espagne, elle a condamné l’Espagne pour son "manquement flagrant à l'obligation d'enquêter sur des allégations sérieuses de traite des êtres humains". Parmi les défaillances soulevées, elle retient l'absence d'enquête au cours des 2 premières années suivant la plainte, le manque d'attention portée à des pistes d'investigations évidentes, l’absence de motivation de la décision de classement sans suite...

Le 24 octobre, dans l’arrêt B.B. v. Slovaquie, la Cour a condamné la Slovaquie, estimant, là encore, que l'enquête présentait plusieurs manquements graves, notamment le fait d'avoir privilégié l'infraction moins grave de proxénétisme à celle de traite alors qu’ils existaient des soupçons crédibles de tels faits, l’absence d’efforts significatifs pour enquêter sur des éléments cruciaux de l’affaire, combinée à la durée excessive de la procédure.

Enfin, le 10 décembre, dans son arrêt F.M. et autres c. Russie, elle a condamné la Russie pour son inaction face aux allégations de traite à des fins d’exploitation par le travail de ressortissantes kazakhes et ouzbèkes, alors même qu’il existait des soupçons raisonnables de penser que de tels faits avaient été commis.  

Ici, la Cour a considéré que cette inaction équivalait à une tolérance répétée de la traite, de l’exploitation et des violences liées au genre, reflétant une discrimination à l’égard des requérantes en tant que femmes migrantes en situation irrégulière. La Cour a souligné que cette passivité systémique et discriminatoire des autorités avait favorisé un environnement propice à leur exploitation.

 
T.V. c. Espagne
B.B. c. Slovaquie
F.M. et autres c. Russie



Fin de la procédure pénale pour Monsieur M. !
 

La Cour de cassation a rejeté le pourvoi des exploiteurs de M M. le 26 novembre dernier !

Via leur recours, les mis en cause questionnaient la définition de la traite dans l'hypothèse où la victime percevait une rémunération (env. 50€/mois dans le cas d'espèce...). En cohérence avec les textes français et internationaux et la jurisprudence, la Cour a déterminé que les faits reprochés constituaient bien l'infraction de traite.


M M., comme beaucoup d'autres, a eu un long chemin pour faire reconnaître son parcours de survivant, et peut enfin mettre cette longue procédure derrière lui !
 




Délibéré d'appel pour Mme J.

Fin novembre, la Cour d'appel de Toulouse a rendu son délibéré dans l'affaire de Mme J. Affirmant avoir été exploitée 5 ans sur le territoire français, elle avait obtenu une première condamnation de ses employeurs en 2020. Ces derniers avaient fait appel. Une procédure prud’homale est toujours en cours.

Ce délibéré confirme la condamnation de première instance pour travail dissimulé pour 2 des 3 mis en cause. Les juges sont revenus sur la non-qualification des faits pour traite (infraction déjà écartée dès la fin de l'instruction) et la justifient notamment par le fait que Mme J. dormait par terre du fait de sa culture, qu'elle pouvait rentrer dans son pays à tout moment puisqu'elle disposait des clés, ou encore que, contrairement à ce que Mme J. avait affirmé, elle n'était pas pieds nus l'hiver, puisqu'une voisine disait l'avoir vue en claquettes. Des justifications surprenantes qui illustrent la persistance des préjugés autour de la traite...

Les prévenus se sont pourvus en cassation.

MÉDIAS



Articles de presse du groupe EBRA
 
Le 13 décembre dernier, le groupe de presse EBRA a publié plusieurs articles en collaboration avec le CCEM dans ses nombreux journaux régionaux (Le Progrès, Le Dauphiné libéré, l'Alsace, L'Est républicain, DNA, ...).

Un premier article recueille les témoignages de Kimo et Beny (les noms ont été modifiés), deux personnes victimes d'esclavage moderne accompagnées par le CCEM.

D'autres journaux ont publié une interview de la Directrice adjointe du CCEM, Roxane Ouadghiri Hassani, qui témoigne de l'accompagnement global de l'association et de l'évolution des profils de victimes.


Enfin, un article décrypte les chiffres concernant la traite et l'exploitation des êtres humains.
 
Lire les articles



“La traite des êtres humains ne cesse de progresser”… Avec l’OCLTI, en lutte contre l’exploitation par le travail
 
Le 2 décembre, le journal AEF info a publié un article sur le rôle de l'OCLTI dans la lutte contre la traite des êtres humains à des fins d'exploitation par le travail et de l'implication de ses partenaires tels que le CCEM, qui complémente le travail des enquêteurs.

La Directrice du CCEM, Mona Chamass, a ainsi été interviewée pour expliquer comment ce partenariat se matérialise au quotidien, soit sur le terrain aux côtés des victimes, soit dans le montage et l'organisation de formations auprès des services d'enquête. Depuis 2019, le CCEM intervient avec l'OCLTI à l'Institut de formation de l'Inspection du Travail sur des modules de formation collectifs, qui continuent d'être déployés sur le territoire.

 
Lire l'article



Dictionnaire amoureux du journalisme
 
Le 20 novembre dernier, France Télévision a diffusé sur France 5 le “Dictionnaire amoureux du journalisme”, documentaire qui revient sur le rôle clé que les journalistes jouent dans notre société. Dominique Torrès, grand reporter et co-fondatrice du Comité Contre l’Esclavage Moderne, y est interviewée.

Elle raconte comment dès 1994 la médiatisation des premières affaires a été au cœur de la stratégie des fondatrices et fondateurs du CCEM pour rendre visibles les victimes invisibles et faire prendre conscience à la société française que de telles pratiques asservissantes et contraires à la dignité humaine subsistent, parfois au coin de la rue…

Le CCEM est très fier que son histoire puisse être citée comme un exemple de l’impact positif des médias.

 
Retrouver le documentaire ici



Esclavage en France :
« Depuis 2019, le nombre de victimes que nous accompagnons a augmenté de 70 % »


À l'occasion du colloque célébrant les 30 ans du CCEM le 15 novembre dernier, l'Humanité a interviewé son Vice-président, Me David Desgranges.

Création du CCEM, enjeux et obstacles, il explique le travail du CCEM auprès des victimes que l’association identifie et accompagne. Le CCEM constate notamment une augmentation de 70% des personnes prises en charge depuis 2019, ainsi qu'une meilleure connaissance de la traite des êtres humains à des fins d'exploitation par le travail.


Il reste encore beaucoup de chemin à faire sur la question de la formation des magistrats et policiers sur le sujet de la traite, ainsi qu’une meilleure prise en compte du travail porté par les inspecteurs du travail qui collaborent beaucoup avec nous…
 

Lire l'article

Enquête : Esclaves de diplomates, elles témoignent


Libération, 12 octobre 2024

Un dossier complet dans Libération sur l'exploitation des travailleuses domestiques au sein de domiciles diplomatiques

Du 9 au 22 octobre 2024, le journal Libération a publié une série d'articles portant les voix d'anciennes travailleuses domestiques engagées au service privé de diplomates étrangers en poste à Paris, qu'elles accusent de faits relevant de la traite des êtres humains à des fins d'exploitation par le travail. L'un des articles relaye également une interview de Franceline Lepany, Présidente du CCEM. Un mois après, le 17 novembre, un dernier article portant sur la reconstruction et l'intégration en France de ces femmes après leur exploitation est paru.

Le CCEM s'est associé au travail et à l'enquête de Libération, pour mettre en lumière comment l'immunité diplomatique rend ces derniers intouchables. Les femmes victimes des diplomates exploiteurs sont ainsi les plus invisibles parmi les invisibles...

 
Aujourd'hui, nous sommes convaincus que la France peut prévenir ce type de situations et protéger les victimes. En effet, du fait de l'immunité diplomatique, les plaintes se retrouvent généralement classées sans qu'aucun acte d'enquête n'ait été réalisé, laissant les victimes démunies. Pour elles, c'est la triple peine : elles sont d'abord exploitées, n'ont pas l'opportunité d'être reconnues comme victimes par les tribunaux correctionnels, et enfin, faute d'enquêtes dans leur dossier, elles ne peuvent prétendre à des indemnisations par les instances judiciaires. Pour les victimes exploitées par des diplomates de leur propre pays et risquant des représailles simplement pour avoir fui, l'exil est donc une peine supplémentaire...

 
Lire les articles de Libération

Des nouvelles du Pôle Psycho-Social
 
   

 
Deux nouvelles places pour l'hébergement spécialisé des victmes hommes !
Depuis août 2024, le CCEM a à sa disposition un appartement, grâce à un couple de propriétaires lui mettant à disposition un logement, devenu un appartement d'urgence sécurisé pour hommes. Fin novembre, la deuxième chambre de l'appartement a été aménagée, ouvrant ainsi 2 places supplémentaires pour y accueillir des victimes masculines au lendemain de l'exploitation (4 au total). Il est important de rappeler qu'il est souvent plus difficile pour les hommes d'accéder à des dispositifs d'hébergement d'urgence en France.

Afin d'aider les personnes accompagnées dans leur reconstruction et la réinsertion sociale, le Pôle psycho-social organise régulièrement des ateliers, activités et sorties de toutes sortes. Par exemple :


- Le 18 octobre : un atelier autour de l'accès aux droits à la santé en anglais.

- Le 30 octobre : un atelier de santé et vie sexuelle pour les femmes avec l'intervention du centre de santé sexuelle de l'Hôpital Pitié Salpêtrière.

- Les 29 novembre et 12 décembre : une sortie au marché de Noël des Tuileries, une occasion idéale pour elles de découvrir un lieu emblématique de Paris.

- Le 19 décembre, le CCEM a invité les personnes accompagnées à un goûter de Noël ! Ce moment de rencontre et de convivialité a autant plu aux personnes accompagnées qu'aux membres de l'équipe et bénévoles, ravis de renforcer ces liens primordiaux et de voir un groupe aussi nombreux (plus de 50 personnes !) se réunir !
 

Formations & Sensibilisations

    


Comme à son habitude, le CCEM s'engage à mener des actions de sensibilisation et de formation. Ainsi, en 2024, le CCEM a fait 46 formations et interventions qui ont touché plus de 2844 personnes, triplant quasiment son public sensibilisé par rapport à 2023. Dans cet élan croissant, le CCEM continue son action de sensibilisation du grand public et de former les professionnels de premier contact.
Parmi ces interventions :

- Le 14 octobre, la Directrice adjointe du CCEM est intervenue à l'occasion du Festival Paris Ciné contre les Discri', organisé par la Mairie de Paris. 110 participants ont pu échanger autour du film Capharnaüm.


- Les 5 et 28 novembre, le CCEM s'est rendu dans deux écoles primaires parisiennes pour des sensibilisations sur le thème de l'esclavage moderne dans le cadre du concours « La Flamme de l'égalité », touchant plus de 50 élèves et leurs institutrices

- Le 8 novembre, le Pôle juridique est intervenu auprès de 36 gendarmes de CELTIF (Cellule d'Enquête Contre le Travail Illégal et la Fraude) originaires de tout le territoire français et réunis à Paris par l'OCLTI (Office central de lutte contre le travail illégal).

- Le 21 novembre, la Directrice du CCEM et la coordinatrice du Pôle juridique sont intervenues à l'École Nationale de la Magistrature pour une formation sur la traite des êtres humains auprès de 60 magistrats.

- Le 22 novembre, les coordinatrices des Pôles juridique et psycho-social sont intervenues au séminaire du dispositif Ac.Sé (Accueil sécurisé des victimes de traite), sur le thème de l'emprise. Cet événement a accueilli 78 participants.

- Le 30 novembre, la Directrice adjointe du CCEM a participé à la journée Asie en résistance au Théâtre de la Ville, organisée en partenariat avec la Mairie de Paris et les autres associations participantes. Cet événement a accueilli 60 personnes.

- Le 3 décembre, le CCEM s'est rendu à la Mairie du 13e arrondissement dans le cadre du festival
« 13e pour les droits humains » pour des sensibilisations auprès de 91 collégiens et de leurs professeurs sur toute la journée. Pour chaque sensibilisation, une ancienne victime d'esclavage moderne a pu apporter son témoignage auprès du jeune public. Ensuite, le CCEM a organisé une projection de l'émission Complément d'Enquête du 26 septembre dédié au phénomène de l'esclavage moderne, suivie par une intervention de la Présidente du CCEM et de la journaliste qui a travaillé sur le documentaire.
 
 
Si vous souhaitez organiser une session de formation ou d’information, envoyez un e-mail à contact@ccem.org
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01 44 52 88 90 - contact@ccem.org  
 
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